Le Règlement Européen contre la déforestation (EUDR) transforme en profondeur la filière cacao en imposant une traçabilité complète, des coordonnées GPS des plantations jusqu’au produit fini. Dès 2025, seuls les chocolats issus de sources durables et respectueuses des forêts tropicales pourront être commercialisés en Europe.

Tout savoir sur le Règlement Européen contre la déforestation (EUDR)

Que vous soyez artisan chocolatier, producteur de cacao, pâtissier passionné, ou simplement amoureux du chocolat, un grand changement s’annonce dans le monde du cacao. Trois lettres à retenir : EUDR.

Qu’est-ce que l’EUDR ?

L’EUDR, ou Règlement de l’Union Européenne sur la Déforestation, vise à garantir que certains produits vendus en Europe – comme le cacao, le café, l’huile de palme ou encore le soja – ne soient plus issus de terres déforestées.

Ce règlement s’inscrit dans une volonté de soutenir une filière cacao durable et transparente, respectueuse des forêts tropicales, des producteurs locaux et des ressources naturelles.

Deux producteurs en train de récolter du cacao dans une forêt.

Quelles sont les échéanes pour les acteurs du cacao ?

Les grandes entreprises du chocolat devront prouver d’ici le 30 décembre 2025 que leur cacao n’est pas lié à la déforestation. Pour les petites structures, la date limite est repoussée à juin 2026.

Pour être conformes, les acteurs devront fournir :

  • Des coordonnées GPS précises des plantations de cacao
  • Une traçabilité complète de leur chaîne d’approvisionnement
  • Une déclaration de diligence raisonnable (DDS) pour chaque cargaison de fèves de cacao Autrement dit, le chocolat non-durable ne pourra plus être vendu sur le marché européen.

Autrement dit, le chocolat non-durable ne pourra plus être vendu sur le marché européen.

Pourquoi cela fait débat ?

Les industriels demandent un délai

Des entreprises comme Mondelēz International (Cadbury, Milka) et Nestlé ont demandé un report de l’échéance. Pourquoi ?

  • Les prix du cacao sont historiquement élevés
  • Les chaînes logistiques sont sous tension
  • Les petits producteurs manquent souvent d’outils numériques (smartphones, GPS, Internet) pour répondre aux exigences techniques

Les pays producteurs s’inquiètent

La Côte d’Ivoire, le Brésil, l’Indonésie – pays majeurs dans la production de cacao – estiment que le règlement impose de fortes contraintes aux petits exploitants agricoles.

 

Un EUDR allégé ?

Face aux critiques, la Commission européenne a introduit plusieurs simplifications :

  • Une déclaration unique annuelle pour des produits similaires
  • Possibilité de réutiliser des déclarations précédentes, notamment pour les réimportations
  • Des plateformes autorisées pourront gérer les formalités
  • Les chocolatiers en aval pourront s’appuyer sur les données de traçabilité des fournisseurs
  • Des discussions sont également en cours pour classer certains pays comme à “faible risque”, ce qui faciliterait encore le processus pour certains producteurs.

Tous les acteurs ne sont pas d'accord

Certaines ONG et organisations écologistes dénoncent un assouplissement du règlement qui nuirait à la lutte contre la déforestation.

D’un autre côté, des groupes comme Barry Callebaut, Ferrero ou Danone soutiennent la version actuelle du règlement. Ils ont déjà investi dans des technologies de traçabilité et souhaitent maintenir une concurrence équitable.

Déforestation vue d'en haut.

Quel impact pour les visiteurs du Salon du Chocolat à Paris ?

Pour les professionnels du chocolat, il est temps de se préparer. L’EUDR entre en vigueur – avec ou sans ajustement – et imposera une traçabilité totale : du cacaoyer au chocolat, avec coordonnées GPS à l’appui.

Pour les consommateurs, c’est une excellente nouvelle : le chocolat deviendra plus éthique, plus transparent, et plus respectueux des forêts tropicales. Vous pourrez bientôt savourer vos produits chocolatés en sachant qu’ils n’ont pas été produits au détriment de la nature.